Ned./Fr. gezamenlijke projecten


Lucile van Laeken: L’âge digital au service de l’histoire de Bruxelles.

Il y a cent ans quatre communes ont décidé de fusionner: Bruxelles, Laeken, Haeren, et Neder-over-Heembeek. C’est un peu plus de trois fois l’âge de Lucile. C’est à la fois loin et pas loin dans le temps, trois générations au maximum. Les quatre communes ont organisé un anniversaire. Pour cela elles ont demandé à quatre artistes d’illustrer par des fresques murales cet évènement. Lucile, une des quatre artistes choisies, d’origine belge, a vécu la majeure partie de sa vie en France. Elle a découvert grâce à son projet artistique l’histoire de la Belgique, dans une période où celle-ci faisait partie des grandes nations du monde occidental.Nous avions découvert Lucile il y a trois ans à l’occasion d’un projet de la ville de Bruxelles. Cet anniversaire au cœur de l’histoire belge est une belle opportunité pour assouvir notre curiosité, et la vôtre cher lecteur.

Quel est le parcours que tu as emprunté pour arriver à ton métier d’artiste?

Je suis originaire d’Alsace. J’ai toujours été attiré par tout ce qui était dessin, création etc.. et j’ai voulu entreprendre à l’âge de seize ans un parcours artistique en intégrant un lycée spécifiquement axé sur la création artistique. J’ai été faire des études en cinéma d’animation en Auvergne pendant deux ans. Puis voulant apprendre le jeu vidéo je suis venu à Bruxelles. Je me suis rendu compte que le milieu du jeu vidéo était intéressant mais un peu trop axé sur l’informatique et la programmation, j’ai voulu me rediriger vers le cursus artistique plus classique.  J’ai refait une formation professionnalisante en animation à Bruxelles de 6 mois – assez intensive – qui débouchait sur  un stage. Suite à ce stage j’ai fait des rencontres intéressantes et j’ai fait des petits projets pour des associations. J’ai commencé à faire des vidéos animées ou du graphisme. De fil en aiguille j’ai commencé à mettre un pied dans le milieu professionnel par des petits projets et maintenant j’arrive à ne faire que cela. Je fais des projets vidéos, des fresques murales, des graphismes, tout ce qui touche au dessin et depuis trois ans je vis de ça. Je passe par ‘Smart’(https://smartbe.be/nl/).

Comment as-tu fait pour obtenir ce projet?

Fin 2018 j’ai répondu à un appel à projet pour la ville de Bruxelles, organisé par le ‘Parcours street art’. Il s’agissait de proposer un dessin sur fresque qui illustrait Bruxelles, une ville nouvelle, une ville du futur. Ils ont sélectionné 9 artistes. J’ai été sélectionnée. J’ai réalisé cette fresque sur un panneau de 2m sur 3. C’était mon premier projet de peinture murale, cela m’a beaucoup plu. Grâce à ce projet que j’ai fait pour Bruxelles, Rue du Marché au poulet, les responsables m’ont appelé directement et m’ont demandé si j’étais intéressé par faire cette fresque.

Quels sont les thèmes que tu as voulu aborder avec cette fresque?

Pour Laeken ce que j’ai voulu mettre en avant était de représenter de manière chronologique des lieux ou des événements phares d’une certaine époque. Dans mon illustration j’ai voulu représenter le 18ème siècle avec la promenade de l’Allée Verte, une zone piétonne en fait où les gens avec un peu d’argent flânaient. C’était un peu l’Avenue Louise de maintenant. Je l’ai représenté avec des personnages bien habillés en costumes d’époque. J’ai représenté cette époque-là avec des petites têtes de lion comme des petits lions humains. Le lion, c’est un animal qui se sent un peu fier. Cela correspondait bien. Au milieu, c’est la représentation de la première section de ligne de chemin de fer en Belgique. En 1835, il y a eu à Laeken la première parcelle de chemin de fer en Belgique avec la gare de l’Allée Verte. Donc j’ai représenté un train à locomotive avec des passagers. Tout à droite dans le dessin est une représentation du mouvement ouvrier, parce que le long du canal Quai des Usines, il y a eu beaucoup d’industries qui se sont implantées et en particulier au 19ème siècle il y a eu le familistère Gaudin. Il est encore là, ce bâtiment. Gaudin est une usine de poêle en fonte. Le familistère accueillait les ouvriers qui logeaient dans ce bâtiment avec les familles. Dans mon dessin on voit ce mouvement ouvrier avec ce bâtiment emblématique de Bruxelles, donc de Laeken. Et là, c’est plutôt des personnages avec des têtes de fourmi, des petits personnages qui travaillent dur, des petites fourmis. J’aime bien représenter des personnages animaliers parce que c’est plus facile de transmettre un aspect. Cela fait un peu référence à la fable.

Comment décrirais-tu le processus de création et de réalisation?

ll fallait répondre à la demande parce qu’il s’agissait de ne pas dessiner n’importe quoi, il fallait que cela soit historique et que cela fasse écho à la commune en question. J’ai rencontré un historien, Roel Jacob, c’est lui qui m’a donné des pistes. Il m’a parlé de beaucoup de choses de Laeken. J’ai sélectionné ces trois choses: l’Allée Verte, la gare et le chemin de fer et le mouvement ouvrier. Une fois mon thème choisi, j’ai dessiné de manière digitale sur l’iPad. J’ai mis en couleur. J’ai proposé un deuxième dessin – il fallait proposer deux dessins qui allaient être proposés aux habitants de Bruxelles – et les habitants ont voté pour celui qu’ils voulaient voir. L’autre me plaisait bien aussi mais c’était plus actuel, cela représentait plus le Laeken de maintenant avec le parc Heysel, l’Atomium, le tram, la place Bockstael.

Comment as tu réalisé les dessins sur le mur en arrivant aux justes proportions?

On a du peindre la surface tout en blanc. On a fait un quadrillage. Je dis ‘on’ parce que nous avons travaillé à deux depuis le début. Pour reporter mon dessin à grande échelle j’ai imprimé le dessin numérique, j’ai fait un quadrillage de 1 cm. Le carré de 1 cm représente 1 m dans la réalité. J’ai fait un quadrillage sur le mur avec des carrés de 1 m. En fonction de chaque carré qui se trouvait sur le mur et le dessin, je dessinais carré par carré. Ce n’est pas fidèle à 100%, cela reste un trait spontané plus grand. Des fois on se perd un petit peu, on décale, mais c’est aussi cela qui rend vivant le dessin sur le mur. Donc c’est approximativement la même chose que j’ai dessiné sur l’iPad mais c’est un peu différent. Cela respecte plus ou moins les proportions.

Comment as-tu rencontré Rocio?

Je connaissais Rocio Alvarez, c’est une amie d’amie. Il se trouve qu’elle aussi fait des peintures murales, des vidéos d’animations, du graphisme … un peu le même genre de projets que j’ai réalisés. Quand j’ai vu la surface qu’il fallait peindre et le délai, j’ai pensé à demander de l’aide parce que toute seule cela aurait pris trop de temps et puis c’est plus sympa de faire cela à deux. Je lui ai demandé si cela l’intéressait de venir peindre avec moi. Elle a accepté. On s’est organisé en fonction des jours où elle pouvait se libérer. Cela s’est mis en place très facilement. C’est quelque chose qu’elle aime faire, peindre,..  Au moment où je lui ai proposé de m’aider à peindre, j’étais un peu mal à l’aise. Pour quelqu’un comme elle qui dessine et qui fait des murs à son image, qui a une identité… Au début, j’étais un petit peu… “ben mince, cela va pas être tellement créatif pour elle, cela va plus être de l’ordre technique ou exécutif”. Elle était très enthousiaste et elle adore peindre, donc c’était cool. Ce n’est pas son style, c’est différent. Cela s’est bien – hyper bien – passé, elle m’a beaucoup aidé, elle a plus d’expérience que moi, elle sait bien quoi faire. J’ai pu avoir beaucoup de conseils de sa part.

Cela pourrait devenir une collaboration dans le futur?

On en a discuté un petit peu, on s’est trop bien entendu.

On se connaissait un petit peu. Mais … on s’est dit que ce serait chouette de faire quelque chose ensemble même pour le plaisir, c’est toujours super d’avoir des contacts avec qui tu veux travailler et avec qui ça fonctionne. Franchement ce serait à refaire, quoi.

Le fait d’avoir travaillé plusieurs semaines, plusieurs mois à la partie design, est-ce que cela a donné un plaisir spécifique?

La partie design, la conception, avant d’aller sur le mur …  oui ça a été du coup plusieurs semaines. J’ai beaucoup aimé parce que c’était quand même une sorte de challenge pour moi. Je m’amuse, je réfléchis pas forcément à ce qui ait du sens. Et ici, le projet, j’ai beaucoup aimé le dessiner parce que j’ai dû beaucoup me documenter et lire des choses que je ne connaissais pas de Laeken, de Bruxelles.C’était .. c’est pas juste un dessin, comment dire, imaginaire. Il y a une histoire derrière. Voilà, c’est ça qui m’a plu, de me renseigner un peu sur ce que je voulais représenter par rapport à l’histoire de Laeken, la période, l’époque..

Cela t’a plu de peindre pendant six semaines ou tu en a marre?

Je n’en ai pas marre, j’adore ça. Il y a des fois que c’est un peu répétitif. Par exemple aujourd’hui j’ai fait une deuxième couche de couleur et là t’as l’impression de repeindre la même chose et tu n’as pas de résultat très concret à l’oeil, mis à part que c’est plus vibrant comme couleur, pour être plus précis au niveau des contours. Mais repasser sur quelque chose que tu as déjà fait, oui, il y a des moments où c’est un peu fatiguant. Quand il fait très chaud c’est fatiguant. Le plus dur c’est les premiers jours, on a mis que de la couleur blanche partout. C’était la première couche, très physique, toujours le même mouvement au rouleau. Il fallait y aller vraiment à fond. 

Mais après – une fois que tu fais les contours et que tu mets les couleurs – cela prend forme. Je trouve que cela est plaisant, parce que cela grandit petit à petit.

C’est plus long que les autres projets?

Oui c’est long mais je me dis que cela va rester longtemps. C’est du travail qui va se concrétiser et rester. Je ne sais pas … quand je suis dedans, je suis dedans et j’oublie tout, je me sens dans mon truc.

Comment es-tu arrivée à ce style d’illustration?

Cela ne vient pas de nul part. Je suis influencé par les dessins animés. J’ai beaucoup regardé les dessins animés quand j’étais petite. Tout ce qui est bande dessinée, dessin animé, …  j’aimais beaucoup Titeuf. Il y a des références que j’ai intégrées dans ce que je dessine maintenant. Il n’y a pas forcément une référence qui m’a influencé, c’est un tout.

Comment as-tu choisi cette voie artistique? Comment es-tu arrivée à ce style d’illustration?

Petit à petit, si on peut parler de style. En tout cas, tout ce qui est animaux, les personnages avec des têtes d’animaux, cela date de deux ou trois ans.

Je dessinais toujours des petits bonhommes. J’en ai trouvé un qui était sympa avec une tête de cerf.

J’ai commencé une série de personnages avec des têtes d’animaux. Je me suis sentie à l’aise avec cela et maintenant je ne fais plus que cela.

J’aime beaucoup les animaux, je me documente, je regarde les documentaires, j’aime bien la nature, c’est ma réelle inspiration.

Comment trouver du travail/des commandes dans cette branche?

je réponds aux appels à projets et à des demandes. Mais c’est pas toujours sûr que je sois prise. C’est souvent le bouche à oreille. Une fois que tu fais un projet et que cela a plu au client, c’est fort probable qu’il va en parler et qu’il communique sur les réseaux sociaux. C’est un peu comme cela, le bouche à oreille.

Est ce que tu as encore des projets de bande dessinée?

C’est un projet qui s’appelle Animalia. Je dessine et j’ai un ami qui écrit les scénarios. Cela fait deux ans et demi que nous avons commencé. C’est quelque chose que nous développons quand nous avons le temps. C’est un projet personnel. Ce n’est pas fini. L’idée, c’est d’avoir 7 épisodes. Là, on en a déjà trois. Nous avons commencé le quatrième. Cela prend du temps, c’est presque un projet de vie. On avance quand on peut, quand on a le temps, cela reste un plaisir. Après, j’avoue, des fois j’oublie que le projet est là. Je ne suis plus trop dedans. J’ai du mal à être régulière dans quelque chose. J’aime bien les projets ponctuels.

D’autres projets à venir?

Les trois bandes dessinées sont imprimées, on a fait un petit évènement pour les vendre. Cela parle d’addiction aux jeux en ligne, cela parle d’argent, de drogue, il y a rien de choquant, c’est avec mon trait – le style que je dessine – les personnages sont avec des têtes d’animaux, c’est coloré. A première vue on pourrait croire que c’est pour les enfants mais quand on prend le propos, c’est quand même sérieux, c’est pour adulte. Il y a des petites blagues, c’est accessible. 

Mon prochain projet est une vitrine Place du Châtelain à Ixelles.

Lucile van Laeken website
Instagram https://www.instagram.com/lucilevanlaecken/
Facebook account Lucile Van Laecken Projects https://www.facebook.com/lucilevl

Interview Magda Verberckmoes
Foto’s Eric Rottée & Eric Danhier


Serenata Vocale: “Et les musiciens font comme ça, puis encore comm’ ça”

Hotel Frison

La rue descend depuis Le Sablon à Bruxelles. D’un côté se dresse un bâtiment moderne d’une entreprise de Télécom connue. De l’autre côté se dresse des maisons mitoyennes du début du 20ème siècle. Les maisons ont un peu tous les styles, pas très impressionnantes. Au numéro 36 de la rue au-dessus de la porte prône un vitrail art nouveau. Quelques escaliers et là, cela se passe. A droite une pièce, probablement la salle à manger à l’époque, puis une sorte de jardin d’hiver, enfin à gauche le salon. De la lumière partout, des vitres, des vitraux art nouveau. Chaque élément architectural a quelque chose de spécial, un festival pour les yeux. L’Art Nouveau c’est un peu comme les peintres impressionnistes, c’est à la mode. Car les gens ont l’impression de comprendre, au contraire de l’art plus contemporain. Ou de l’architecture déconstructiviste de Frank Gehry. Reste que la manière dont Horta, l’architecte de l’hôtel Frison, travaille la lumière est absolument moderne, contemporaine.

L’Hotel Frison est maintenant le siège de la Fondation Hotel Frison, crée par Madame Nupur Tron Chowdhry, d’origine indienne. Elle est tombée amoureuse de cette maison en arrivant à Bruxelles.

Le concert de Serenata Vocale, un choeur à capella, a lieu dans cette maison.

Serenata Vocale: organique, autonome.

David Navarro Turres, chef de choeur: “Le choeur a commencé en 2014. A l’époque je n’étais pas là. c’était un quartett. ils m’ont demandé si je ne voulais pas participer, “tu pourras nous apprendre des choses “ ont-ils dit. Petit à petit nous avons grandi, d’abord 6 puis 8 puis enfin 12 chanteurs. Après deux ou trois ans nous avons commencé à faire des concerts. Cela a pris du temps à trouver un esprit original, particulier, quels morceaux, quel répertoire, cela a été une recherche assez importante.”

David à propos du choeur: “les chanteurs et chanteuses viennent d’origine diverses, un groupe avec six nationalités, ils ont chanté pendant des années dans d’autres choeurs. Ceci nous permet de chanter un répertoire moins connu, plus original, plus ciblé. Les spectateurs doivent avoir du plaisir, nous aussi, nous avons envie d’emprunter des nouveaux chemins.”

David compare le choeur avec une coopérative. Chacun est solidaire. Chacun peut donner son sentiment sur le choix des morceaux ou sur la manière de répéter. C’est à l’opposé de ce qu’il a appris. Pendant sa formation on lui a enseigné que le chef dirige et que les chanteurs doivent se taire.

Le répertoire

David à propos du répertoire:” nous cherchons des compositeurs. En 2017 j’ai découvert le compositeur Nydsten. il vient du nord je crois. Je suis tombé amoureux de sa musique, une musique du nord. c’est fantastique.

Comment nous travaillons? nous souhaitons faire des concerts en 2019, le point de départ, nous nous mettons ensemble et nous nous demandons quels morceaux nous avons envie de chanter. Chacun participe au processus.

Les répétitions

La dernière répétition se passe dans l’Hotel Frison. “C’est trop fort” dit une chanteuse. Le plafond est haut mais ce n’est pas une église. Les chanteurs doivent adapter leur chant. “Vous ne devez pas baisser la tête, sinon quand vous la redressez le son sera trop fort” dit David.

David:” Chaque semaine je choisi ce que nous allons répéter. la répétition c’est 50-60 % du trajet. cela consiste à insister sur certains points. Les chanteurs n’aiment pas trop répéter. beaucoup de “non”, de corrections. il y a tellement de technique. “Vous devez faire çà et çà.” Comme chef de choeur tu dois extraire le maximum de chaque personne. tu dois laisser les gens s’épanouir. Parfois tu dois dire oui ou non. Ce n’est pas facile, c’est le dimanche après-midi, il fait beau.”

Le concert

D’abord boire un peu de thé, le thé de la maison. tous les chanteurs sont rassemblés. David dirige la préparation du concert. Les chanteurs doivent se concentrer sur eux-mêmes, respirer, chanter A, puis chanter AO. Ensemble.

C’est le moment, d’abord la rangée derrière. puis la première, le chef de choeur arrive en dernier. Les spectateurs sont assis très près les uns des autres, c’est un salon. Quarante-cinq minutes d’un répertoire original, Nydsten, Lauridsen. cela sonne bien dans ce décor. Les spectateurs écoutent “religieusement”.

“Au début c’était beaucoup de stress” dit Delphine en bougeant les mains d’un mouvement très rapide. Les mains ralentissent , “après tu écoutes les autres, cela devient de mieux en mieux”.  Sur Le Pont D’Avignon, à la fin du concert, sonne plein dans cet espace.

David: “La répétition , c’est aussi une façon de pouvoir s’établir, cela reste ta responsabilité. Au concert tu dois laisser le chanteur libre. c’est parti et s’il y a des fautes, c’est la vie.”

Les chanteurs font comme ça
et puis encore comm’ ça

Prochain concert:
Serenata Vocale, Le 19 main dans la Chapelle du Sacré-Coeur de Lindhoudt à 17 heures.

Serenata Vocale sur facebook https://www.facebook.com/serenata.vocale/
Hotel Frison Foundation : https://foundation-frison-horta.be

Texte et Photos Eric Rottée


Clicklik: De Palais en Palais

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Nous approchons du bâtiment aux colonnes massives. Les portes sont fermées. Le doute nous envahit. L’heure? la date? le lieu? Curieux nous allons sur le côté. Apparaît une construction en verre toute éclairée. A gauche le café , en face la caisse. nous sommes soulagés. “Où se trouve la salle pour la pièce de théâtre? “ Vous descendez les escaliers, vous prenez la porte à gauche, sortez dans la cour et c’est le premier bâtiment sur la gauche.” Un moment? dans un autre bâtiment? Oui, c’est un bâtiment pour l’art comtenporain”

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La représentation à Bruxelles se déroulait dans le Palais des Beaux-Arts. là aussi nous devions descendre des escaliers. De palais en palais. De l’Art Déco au néo-moderne.

Katia dehors répète son texte. Ell roule les yeux, elle murmure. Elle a un long monologue, espoustouflant. Il s’agit de la relation sa fille. Elle habite seule avec elle. La diificile vie d’une mère célibataire. “ Tout tourne autour d’elle’ dit-elle.

Pourtant le public rit. Beaucoup plus qu’à Bruxelles.

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LUDWIG
je me dis : Je lui donne
un bisou, oui ou non ?
C’était déjà assez gênant, je
voulais pas en remettre.
Elle se tenait comme ça et moi comme ça.
J’ai dû me baisser, et alors :
contact dentaire,
CHRISTOPHE
Contact dentaire ?
LUDWIG
Enfin, plutôt choc dentaire.
CHRISTOPHE
Ouille.

“Cela a beaucoup changé” dit Renate juste avant que n’arrive Patrick, le metteur en scène. Il arrive une demi-heure avant la représentation et aux acteurs présents. J’ai l’idée, vous allez passer en partant de ce côté là, de l’autre côté du podium, joignant le geste à la parole.

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Toute la soirée nous sommes assis de l’autre côté. A Bruxeles nous avions la vue sur le côté sombre du podium, une vie divisée. Aujourd’hui nous ne voyons que de la lumière. du haut vers le bas, de bas en haut comme les histoires. les acteurs sont constamment dans une sorte de déquilibre, comme dans la vraie vie.

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Malika veut acheter la salle, Josiane veut s’arrêter. Elle ne croit pas que Malika puisse gérer la salle.

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MALIKA
Je peux acheter des parts,
Josiane. On en a déjà parlé.
Je rapporte.
Je suis excellente.
J’en suis capable.
J’ai tout appris de toi.
….
Ici dans le quartier, il n’y a rien pour
danser. Rien de rien. Ici, c’est
parfait pour un petit dancing.
JOSIANE
Tu n’as pas d’argent, Malika.
MALIKA
Mais où je vais aller, alors ?

Cela a changé. Les mouvements des acteurs sont plus modestes. C’est la quatrième fois à Charleroi. “Anne Sierens, l’auteur de la pièce était ici dimanche” dit Renate. “Il l’a trouvé bien” dit-elle humblement. Après quatre fois les acteurs ont encore le trac. J’érôme est nerveux avant la représentation. Il va et vient à travers la salle. Il dit simuler une scène d’amour avec Malika. Les acteurs ne se rassemblent pas avant de jouer. ils l’ont fait à Bruxelles. “je me serais ennuyé s’il n’y avait pas de changement” dit Patrick.

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A Charleroi les acteurs mangent ensemble après la représentation. La prochaine est à Mouscron. “Vous allez venir voir” demandent Renate et Katia. “Il y aura des amis de Flandre”. Ce n’est pas loin de la Flandre de l’ouest. Neuf décembre. Encore deux mois et demi. “ C’est encore longtemps” soupire Katia, déjà impatiente de rejouer la pièce.

……

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Mouscron , 9 décembre, au Centre Culturel de Mouscron.

Eric Rottée, texte et photos

Clicklik: La loge de Patrick Bruel?

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Charleroi. Vanaf het plein voor het “Palais des Beaux-Arts” heb je een zicht op Thy Marcinelle, een staalfabriek. Het verleden is nooit ver weg, hier in Charleroi. Wij zitten in het Palais des Beaux-arts. Vandaag is het een dag van interviews.

Interview met Fabien vande Velde

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Voel jij je door het verhaal aangetrokken?

Wat ik in dit verhaal interessant vind, zijn de personages. De personages die elk hun last op de schouders dragen. Ze ontmoeten mekaar in een gemeenschappelijke plaats. Deze plaats geeft hen een bepaalde levensvreugde maar tegelijkertijd gaat het ook dieper.

Ik hou van de ontmoeting van deze verschillende mensen, met verschillende achtergronden, die elkaar buiten het café misschien niet zouden aanspreken. Deze ontmoeting laat sommigen opleven en anderen demoraliseren. Er is altijd hoop en het einde is open.

Wat zeker interessant is, is het mengen van de Nederlandse en de Frans taal. Dit is de bijzonderheid van dit project. Het dwingt iedereen nog meer om te letten op wat de andere zegt. Het is niet evident, met de twee talen, om op een correcte manier te antwoorden. Voor mij is het verrijkend. Ik beheers het Nederlands niet en ik vind het leuk om een zin in het Nederlands uit te spreken en ook om ernaar te luisteren en heel alert te  zijn naar wat de personages zeggen.

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U praat over de personages, wat denk je van je eigen personage?

Mijn personage is heel macho. Wanneer ik hem zou ontmoeten, zou ik hem waarschijnlijk niet aanspreken, dat is duidelijk. Maar er zit iets achter, een soort kwetsbaarheid, die hij niet wilt tonen. In feite doen alle personages hetzelfde.

Mijn personage op zijn manier, agressief zijn, de baas willen spelen. Die houding geeft hem de mogelijkheid de kwetsbaarheid te verstoppen. Hij toont zijn mislukkingen niet op sentimenteel vlak.

Hij zoekt iets in het café, hij is op zoek naar wat hem ontbreekt. Hij heeft niet veel vrienden. Hij heeft een kleurrijke persoonlijkheid. Dit is een personage dat pijn kan doen, hij is niet aangenaam, agressief, zeker tegenover vrouwen.

Wat is jouw persoonlijke uitdaging?

De grootste uitdaging is de taal. Werken met twee Vlaamse regisseurs … dat ook, het is een andere benadering dat die van Théâtre 2000. Wij, de franstaligen, we werken met Bernard (NDLR Bernard Gillard), we hadden altijd dezelfde regisseur. Werken met een andere regisseur is een uitdaging dat ik wilde meemaken. Een andere visie, een ander manier van werken en dit gaat boven de interesse voor het theaterstuk. Spelen met Nederlandstaligen is een uitdaging die mij aantrok.  Onze verwachtingen zijn overtroffen, want de verstandhouding binnen en buiten het acteerwerk is perfect.  Het is een persoonlijke verrijking.

Kun jij kort het verschil van benadering uitleggen tussen Bernard en Philippe en Patrick?

Met Bernard is het meer gestructureerd, wij volgen zijn visie, ook indien hij ons een bepaalde vrijheid geeft. Hier hebben ze een visie maar wij hebben vanaf het begin een bepaalde vrijheid. Stap per stap passen ze aan. Jij zou kunnen denken dat elke regisseur zijn eigen visie heeft, maar heb ik de indruk dat ze naar hetzelfde doel streven. Ze luisteren naar elkaar en ze luisteren naar ons. Het verschil zit in de opbouw. Deze namiddag bijvoorbeeld zullen we van elk personage de persoonlijkheid, de tics, manier van stappen, houding, gewoontes bekijken.Een soort défilé houden. Met Bernard hebben wij niet aan deze aspecten gewerkt. Dat wil niet zeggen dat ze niet zouden voorkomen maar ze zouden niet op de voorgrond verschijnen. Ik weet niet wat het beste is, maar in de twee benaderingen blijft de aandacht voor het  “samen zijn” de prioriteit.

Hoe lang speel jij al toneel?

Sinds 2002.

Is dit je eerste keer in de Bozar?

Het is de eerste keer in Brussel, wij zijn nog meer gemotiveerd. In het Palais des Beaux-Arts van Charleroi hebben wij al gespeeld. De mogelijkheid om te verplaatsen naar Brussel, Vlaanderen en Wallonië  is een grote reden voor die motivatie.  We zijn benieuwd om te zien hoe de mensen zullen reageren, want het is moeilijk om hun reacties voor te stellen.  Vaak is het positief, het is motiverend.

Is het een zwaar stuk?

Ja het is een zwaar stuk. Zoals veel komedies, heeft het stuk een dramaturgie, het uitgangspunt naar de komedie. De opbouw is vrij klassiek. Men kan heel snel bij het drama geraken wanneer we het drama slecht spelen. In dit stuk is er iets dat boven het drama gaat en dat een komedie wordt, het drama zal op de achtergrond blijven. De regie onderstreept het drama niet, het is, het bestaat, anders zou het te zwaar zijn. Het is beter dat het publiek het zelf ontdekt. We proberen een evenwicht te vinden en wij hopen dat het het juiste is.

Fabien, Dank u.

Interview met Patrick Mahieu en
Philippe Lepez

Hoe kwamen jullie in het project terecht?

Patrick: Ik heb op een bepaald moment een Franse  tekst gekregen van Arne Sierens . Het was een collage die Arne had gemaakt in opdracht van Théâtre 2000.  Die tekst bestond uit een compilatie van fragmenten uit een aantal van zijn werken.

Philippe: Schone bloemen zitten daar in.

Patrick: Apenverdriet.

Philippe: Pijnders en Maria eeuwig durende bijstand

Patrick: Die Franse tekst, ik heb die eventjes gelezen maar ik kon er eigenlijk niets mee doen. En een maand later komt Arne Sierens met de Nederlandse tekst ervan. Ik heb Philippe gecontacteerd met de vraag of we er iets mee konden aanvangen. We zouden er wel iets mee kunnen doen maar we hadden een organisatie nodig die ons wilde ondersteunen. Ik  ben naar Opendoek gestapt. ‘Spots op west’ liep op dat ogenblik. Ik ben met de toenmalige directeur, Bart Michiels, gaan babbelen: “Ik heb een Franse en een Nederlandse tekst” zei ik, “kunt ge daar iets mee doen?”. Hij zag onmiddellijk een ideale gelegenheid om samen te werken met Wallonië, Vooral in het kader van het  ‘Match festival’ op 7 mei, een samenwerking met de organisaties van Amateurkunsten. Open Doek vond dat het mooi zou zijn om de samenwerking zo te organiseren.  Het thema is trouwens ‘match’.

Patrick: We dachten dat het goed zou matchen met Wallonië en Vlaanderen.  De directeur zei dan: “Ik sta achter jullie, doe maar!“ Philippe en ik zijn aan tafel gaan zitten en de trein is heel snel gestart.

Philippe: We hebben ook eerst contact opgenomen met Théâtre 2000 met de vraag of zij interesse hadden. Die waren direct super enthousiast om samen te werken.

Patrick: We zijn ook met de Waalse broer van Opendoek samengekomen, om te kijken of dat klikte en of zij kunnen ondersteunen. Dat werd onmiddellijk enthousiast ontvangen. Ze zeiden: “ We kunnen in Brussel, in Wallonië en in Vlaanderen optreden.” Het is van daaruit verder geëvolueerd. we zijn heel snel vertrokken.

Philippe: We zijn met  de tekst van Arne( NDLR Arne Sierens) begonnen. Het was echt een verzameling van fragmenten, We hebben geprobeerd om er samen een eenheid van te maken. Dat is ons gelukt denken we. Arne (Sierens) heeft het resultaat gelezen en heeft zijn goedkeuring gegeven. Hij heeft, laat ons zeggen, een controle-lezing gedaan. Daarna  zijn we begonnen met audities. Er wordt een oproep binnen Opendoek-leden gelanceerd.  We hebben X aantal auditiedagen gehouden. Bepaalde mensen werden weerhouden, ook een beetje geografisch gespreid zodat het niet allemaal vanuit één hoek kwam.

Patrick: Er zitten er inderdaad tussen van Roeselare, West- Vlaanderen, Heist op Den Berg, Limburg, van Oost-Vlaanderen. Eigenlijk zitten hier 4 of 5 Vlaamse provincies samen.

Het initiatief is ook uitgegaan van Théâtre 2000?

Philippe: Neen, die hebben ooit een Arne Sierens gespeeld en die deden dat zo graag dat ze aan hem gevraagd hebben: “Heb je nog een Franse tekst voor ons liggen?” En die was er, maar ze gingen daar voorlopig niets mee doen.

Patrick: En vandaar dat Théâtre 2000 één van de eersten waren die zeiden: “Kunnen wij met onze acteurs meedoen ?” Théâtre 2000 is één van de weinige theatergezelschappen in Wallonië die met die thematiek durven werken. Want in Wallonië kennen ze deze thematiek amper.

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Philippe: Ja, de Vlaamse dramaturgie kennen ze niet echt. Ze zijn echt compleet nog op de Franse en vaak traditionele dramaturgie geënt.

Patrick: Het klassieke repertoire. Dit …, Théâtre 2000 is daar zot van. En vandaar dat zij één van de eersten waren die zeiden: “Kunnen wij met onze acteurs ook meedoen?”

En valt dat mee?

Patrick en Philippe: Ja, het is ongelooflijk

Dus de aanpassing van de acteurs naar die stijl verloopt eigenlijk goed?

Patrick: ja. Malika, die je het laatst gezien hebt, is daar nog een duidelijk voorbeeld van: dat ze nogal snel in de dramatiek vallen en in de pathetiek. Terwijl wij, Vlamingen, vertellen. En wij hebben blijkbaar een andere traditie en voor hen is dat heel interessant, leerzaam ook. Maar ook moeilijk. Als je dat stuk van een Arne Sierens neemt en je vult het volledig zo in met die dramatiek en die pathetiek, dan wordt het een zwaar en tragisch stuk.

Zien ze daar de baten van in? het zijn allemaal amateurkunstenaars, dat bijsturen moet wel heel zwaar zijn om te aanvaarden?

Philippe: Ja, ze zijn het ook gewoon om toneel te spelen. Toneel spelen is repeteren en bijsturen.

Patrick: De Vlamingen zijn dan interessant omdat daar ook mee moet gewerkt worden. Die wisselwerking is interessant, dat ze kijken naar mekaar en mekaar interessant vinden. Dat doorbreekt een ontzettende barrière, niet alleen een taalbarrière. Dat zijn nu twee amateurkunsten-afdelingen die daar contact leggen en samen iets doen. Dat vind ik fenomenaal.

Nu naar het publiek toe, hoe gaat de tweetaligheid opgelost worden?

Philippe: door vertalingen.

Patrick: met een tekst op de achtergrond..Ik ga ervan uit dat 80% van het publiek in Vlaanderen de Franse tekst zo mee heeft. In Wallonië zal het iets moeilijker zijn en is de vertaling zeker nodig.

Zoals West-Vlamingen … ik denk dat die naar de tekstbalk zullen kijken want er zijn stukjes bij die zo snel gesproken worden dat het soms wat moeilijk is om het te begrijpen.

Patrick: het nadeel van tekstbalk is dat je maar een gelimiteerd aantal karakters hebt dus je krijgt altijd een samenvatting. Als die emoties en die situaties zo mooi zijn, dan voel je waarover het gaat.

We hebben daarnet gesproken over de selectie van de acteurs. Dus er zijn audities geweest? Hadden jullie bij de selecties zelf bepaalde criteria voor ogen?

Philippe: Eigenlijk het belangrijkste: een zekere soepelheid en aanpassingsvermogen.

Patrick: We hadden de situaties uit de tekst gehaald zonder dat zij de tekst kenden. Ze kregen de tekst niet. We bouwden de situaties op. Die later herkenbaar zijn geworden bij hen door het feit dat ze het moesten spelen. Ook hebben we met muziek gewerkt, op een bepaald moment hebben wij muziek opgelegd en nu herkennen ze plots dat muziekje. Dan creëerden we een sfeer en dan gaven wij impulsen. Met tweeën is dat wel altijd plezant omdat we constant een impuls kunnen geven op het moment, constant. En dat was interessant voor hen maar ook vermoeiend. En dat waren situaties bijvoorbeeld situaties zoals : je komt binnen, je hebt een verjaardagsfeest, je staat daar met uw lief en je hebt gasten gevraagd. Het is het einde van het feest en op een bepaald moment staat er plots en andere gast. En tegen die andere gast had je gezegd  “jij bent het ex-lief van die vriendin”, maar die andere wist dat niet. Dat waren allemaal zulke situaties.

Philippe: En op basis daarvan hebben wij een selectie gemaakt. En het zou goed kunnen dat we fantastische mensen niet genomen hebben en omgekeerd ook, dat weet ik niet.

Patrick: We hadden ook de leeftijd in ons achterhoofd, wie speelt er mee.

Philippe: Ja en het type.

Patrick: Dat beeld is constant gegroeid, we wilden een café hebben en we vonden een aantal types heel mooi om naar te kijken, die konden niet zo goed acteren maar wil jij in het café zitten heel de avond? Het suggereert een café, het café is daar en dat is het zaaltje, daar de wc en wat nog allemaal. We zijn daar van afgestapt. Gelukkig dat we dat allemaal nog niet verteld hebben, het kan misschien geblokkeerd hebben.

Werken jullie regelmatig samen?

Philippe: Regelmatig is veel gezegd maar we hebben nog wel samen gewerkt. Het gebeurt niet zo vaak dat je met z’n tweeën regisseert. Dat is deel van het experiment.

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Patrick: We zien mekaar graag en tot nu toe hebben we nog geen ruzie gemaakt. Dat is belangrijk. En de acteurs, dat is heel vreemd, hebben daar geen problemen mee. Want het zijn vier ogen die hen bekijken, dat is ongelooflijk voor hen.

Philippe: Doordat we geografisch ver van elkaar zitten kunnen we niet een repetitie van twee uurtjes ‘s avonds doen. Dus we waren aangewezen op weekendwerk en we hebben ook dagen dubbel gewerkt. Dus de ene werkt met een groepje en de andere met een ander groepje. Dan heb je een groter rendement.

Hebben jullie dezelfde aanpak nodig?

Philippe: Ja, daarvoor praten we de dingen ook vooraf door. We zien mekaar meer dan de repetities. Wij ontmoeten elkaar tijdens de week en evalueren en zeggen: “We gaan die richting uit of we gaan dat ermee doen”.

Patrick: Als ik nu voor mezelf mag praten, ik heb het nu, vandaag, nog eens meegemaakt. Op een bepaald moment hebben wij samen “encore” gezegd. We waren aan het repeteren, jullie waren hier misschien nog niet. We zitten alle twee zodanig op dezelfde golflengte, en dat is dan wel een heerlijk gevoel.

Maar gebeurt het soms dat jullie andere meningen hebben?

Patrick: Ja, ja!

En hoe los je dat op?

Patrick: Uitpraten!

Wanneer jullie mekaar tussendoor ontmoeten om af te stemmen, om de richting te bepalen, dan kan je zo eens dingen uitpraten. Maar als dat zich voordoet op het moment van de repetitie zelf?

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Philippe: Ja, maar sommige dingen zijn  goestingen, andere dingen kan je argumenteren. Er is een tekst, en een tekst heeft soms zijn referentiekader. Soms kan je zeggen:” a maar dit staat hier in de tekst.” En dan heb je zoiets van ja, oké, inderdaad. 

Patrick: We discussiëren nooit als de acteurs er bij zijn. Dan denken we op een bepaald moment: “Hola ik zwijg nu.” Dan komt Philippe bijvoorbeeld zeggen: “Patrick heb jij gezegd dat dat moest geschrapt worden?” Bijvoorbeeld die vest, ik zal je een fragment geven. Die vest werd gisteren, tijdens de repetitie gegooid. En zij gooit die vest, maar Fabien moet normaal zeggen: “Trek mijn vest uit!” Die zin kon hij niet zeggen omdat zij zo organisch speelde dat ze haar vest uittrok en onmiddellijk naar hem gooide. En die zin was weg. Oke nu spelen ze dat opnieuw zonder die zin en Philippe komt naar mij: “Patrick die zin is weg, heb jij dat gezegd?” En dan heb ik gezegd tegen Philippe: “Ja gisteren is het organische bespeeld geweest”. “Ja maar dan moeten we nu goed afspreken: ga je die zin er in laten of ga je die zin er niet in laten?”

Jullie ervaring tot nu toe om met twee te werken?

Philippe: Dat is anders maar dat is ook verrijkend. En pas op, soms is alleen regisseren eenzaam. Ik kan het u verzekeren. Het is nu echt wel een luxe dat  je kan overleggen. Dat je mekaar aanwakkert, dat je twijfels en noden uitspreekt. Tezelfdertijd als Patrick iets zegt, zet het mij aan het denken. En ge zijt weg. Als je alleen regisseert kan je tegen uw spiegelbeeld babbelen.

Patrick: Dan heb je één-piste en dan denk je dat die piste goed is terwijl dat, als je met zijn tweeën bent, dan zeg je: “Ja, maar we kunnen misschien dat doen en ah, ja, dat ook.” Maar ik vind het woordje respect wel heel belangrijk. Dat is een heerlijk gevoel als je artistiek bezig bent en je hebt respect voor mekaar. Dat is heel bestuivend en heel verrijkend. Ik denk, ik hoop dat ze dat voelen. Dat ze dat ook kunnen voelen. Ik ben blij voor amateurkunsten dat zij nu ook ervaren dat je niet in een groep moet zitten om iets te doen. Dat is hier een groep die niet meer gaat bestaan, straks. Die groep is gedaan.

Is dat niet nog een bijkomende dimensie die ze geven?

Patrick: Ja dat zou kunnen. Bram Vermeulen zag ooit: “ik heb een steen verlegd”. Dat is hier ook het boeiende. Die elf mensen hebben dus iets meegemaakt dat anders niet zou gebeurd zijn. In hun persoonlijk leven, in de creatieve “Cloud” hebben zij iets gedaan. En dan kan je niet meer zeggen: “Het is niet gebeurd.” Nee! Ze gaan daar misschien zelf met veel plezier over babbelen binnen tien jaar, binnen vijftien of twintig jjaar. Er is iets gebeurd!

Philippe: Je kan je ook afvragen: “Is er de wil?” We voelen dat ook wel. Is er de wil, zeker bij de spelers, om daarmee verder te gaan? Uiteraard, maar je moet ook de background hebben, je moet geholpen worden. Christophe, als productieleider, steunt ons daar ook in. Je moet een organisatie op poten zetten.

Patrick: En Open Doek. Er bestond niets, er was geen decorbouwer, er was geen repetitieruimte er was niets van kostuums, dus ja, dan moet je iedere keer maar mensen vinden die zeggen: “We springen op die trein en we doen mee.” Dat heeft veel in gang gezet.

Ben je betrokken bij de inhoud van het verhaal? Voor mij is dat een wereld die ik niet ken. Dat café in een dorp, dat is iets dat ik niet ken.

Patrick: wij hebben veel van die volkse cafés

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Philippe: Ik sta daar verder van af omdat ik niet veel op café ga, maar Patrick gaat dat wel weten. Patrick kent dat zeker.

Patrick: Dat is ongelooflijk Vlaams. En Arne Sierens heeft daar een feeling voor, ongelooflijk. Dat is ook zijn visitekaartje, dit soort thema’s en die verhalen van die gewone mensen die elk hun eigen verhaal hebben. En op de duur die dramatiek van een verhaal niet meer hebben maar gewoon vertellen. Zoals bijvoorbeeld stamgasten verhalen vertellen tegen elkaar. Gewoon vertellen, zonder meer….dat is zo mooi.

CLICKLIK :De speeldata van Charleroi.
Vrijdag 23 september: Avondvoorstellling
Zaterdag 24 september: Avondvoorstelling
Zondag 25 september: Matinée maandag
Dinsdag 27 september: Avondvoorstelling tijdens het Feest van de Federatie Wallonië-Brussel
Moeskroen: 9 december

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Interviews Magda Verberckmoes
Foto’s Eric Rottée

 

ClicKlik: Anne, pas de tragédie

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13 mars, Zinnema, Anderlecht.

“Et une dans pour Kiki”. Kiki se précipite dans les coulisses pour revenir jouer sur la scène. Nous sommes à Zinnema. Aujourd’hui on répète. 5 heures d’affilée, sans pause.

Une répétition au théâtre, c’est expérimenter, chercher, adapter. On n’invente rien, mais on rejoue jusqu’à ce qu’un équilibre soit atteint, jusque cela soit crédible.

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Les deux metteurs en scène sont à la barre. Ils décident quelles scènes vont être répétées. Ils sont les représentants de l’auteur, Arne Sierens. Ils doivent accorder les gestes et la voix. Parfois ils jouent eux mêmes, pour montrer comme ils aiment voir la scène. 

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Petit à petit nous comprenons que la pièce se joue dans l’arrière salle d’un café. Lieux qui disparaissent doucement du paysage… ce sont ces endroits où les gens du village se rencontrent, se rencontraient. Où ils se mettent, se mettaient, à nu.

Et c’est le coeur de l’histoire écrite par Arne Sierens. on est emporté par le récit. D’abord doux, puis soudainement, sans prévenir, l’atmosphère se tend. Mots durs et cruels, suggestion d’adultère, des gens au bord du précipice. L’amitié est essentielle, sans elle les gens sont perdus.

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Les acteurs découvrent le décor minimaliste. Il y a eu des répétitions individuelles. Les acteurs ne connaissent pas encore leur texte par coeur. Sylvie jour le rôle de souffleuse. Le texte est en deux langues, en Français et en néerlandais. C’est un jeu d’équilibriste pour les acteurs, en particulier lorsqu’on passe d’une langue à l’autre au sein d’un même dialogue. Pendant la répétition il arrive qu’un acteur ne reprenne pas directement. Cela provoque l’hilarité.

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Philippe et Philippe sont attentifs à tout. Sur les mouvements, comment les acteurs s’adressent entre eux et comment ils regardent vers le public. Dans une scène il arrive que deux ou trois acteurs dialoguent, mais les autres restent et ceux-là doivent aussi avoir le bon jeu.  Cela peut être le comportement d’un voyeur ou celui d’une personne complètement indifférente à ce qui se passe.  Quand les acteurs ne répètent pas ils écrivent ce à quoi ils doivent faire attention. Les metteurs en scène préviennent avec un sourire qu’ils ne notent rien. Est-ce vrai?, nous ne le savons pas. 

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Ce n’est pas facile de jouer cette pièce. les acteurs ont été sélectionnés. Jérôme est membre de Théâtre 2000, qui est à la base du projet. Sa sélection a presque été automatique. Petra a eu vent du projet par son professeur de théâtre. Elle s’est portée candidate et après une audition a été prise. 

Les acteurs ne sont pas les seuls à avoir un rôle dans ce projet, on a fait appel à d’autres talents, comme les costumières. Un par un les acteurs disparaissent pour faire prendre leur mensurations.

Le lancement de la musique par Jérôme, la danse presqu’érotique de Lola, un dialogue à bâton rompu entre deux amis, qui tourne autour de la femme de l’un d’entre eux, le sentiment qu’un drame se joue, la roulade sur une planche, Petra survoltée, tout se bouscule dans notre tête.

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Non, le challenge pour les acteurs et n’oublions pour les spectateurs n’est pas dans le bilinguisme du texte. Non, le challenge est de supporter ces changements émotionnels. Du rire vers la tristesse, du respect vers la négation de l’autre, des gestes doux, puis brutaux…

17 avril Palais des Beaux-Arts Charleroi.

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C’est le jour des costumières. Elles ont apporté les costumes. Silke et Sofie ont lu la pièce. En concertation avec les metteurs en scène elles ont imaginé un costume pour chaque rôle. Les acteurs ont l’air un peu étonné. Silke et Sofie étudient la technologie de la mode à Gand. Elles voient dans ce projet une belle opportunité pour réaliser leurs idées. C’est beaucoup de travail.

“Le dos droit”. “Bril, geen bril? “bril”. “Niet defensief, overtuigen”. “Marche comme cela”, “trek de laarzen omhoog”.

Aujourd’hui il faut corriger les derniers défauts.

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“Oui les hanches c’est bien”. “J’aime bien aussi l’anneau”. “Het moet licht zijn, overtuigend”. “Ja maar ze zullen scheiden”. “Cela tu ne le sais pas”. 

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“Avec le pantalon”. “Les mains dans les poches de derrière”, “tu ne joues pas pour les spectateurs” “de stem niet zo luid”, “jouer avec l’elastique, “les doigts pas devant la bouche”.

“Deze laarzen zijn ook goed”, “ja met de oranje sokken dat gaat ook”.

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“Anne, pas de tragédie” dit Philippe.

7 mai Palais des Beaux-Arts Bruxelles.

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Eric Rottee Texte et Photos